To read this article in English, please click here.
Fuyant la guerre dans leur pays d'origine, de nombreux réfugiés syriens vivent désormais dans le camp de Kawergosk près de la ville d'Erbil, dans le Kurdistan Irakien.
En décembre 2013, vingt d'entre eux, âgés de dix à quinze ans, ont participé à un atelier de photographie dirigé par le photo-reporter Reza. L'atelier avait pour objectif d'aider ces jeunes réfugiés à témoigner de leur vie quotidienne. Il faisait partie du projet "Exile Voices”, une initiative de la Reza Visual Academy, dont la volonté est de donner à ces jeunes réfugiés un savoir-faire photographique.
Munis d'appareils photos fournis par Reza, ils ont appris à porter un regard nouveau sur leur quotidien tout en découvrant l'impact que peut avoir la photographie. Ils ont découvert comment utiliser l'image pour parler de leurs vies, de leurs rêves et de leurs peines.
L'une de leurs consignes était d'immortaliser la présence de la nature dans le camp. Une manière de faire prendre conscience de l'importance de la nature et de sa sauvegarde, même dans un environnement difficile.
Dans cette région du monde les conditions climatiques sont rudes été comme hiver, allant de sécheresses sévères à des coulées de boue. Les réfugiés essaient pourtant d'y faire pousser des plantes dans des pots de fortune, faits de bouteilles recyclées et de canettes de soda, ou dans de petits jardins improvisés entre les tentes.
Les images prises par les jeunes réfugiés offrent ainsi des vues de la nature, et montrent les rares endroits verdure présents dans le camp. Allant du vieil homme veillant sur son jardin au garçon qui arrose des plantes près des logements temporaires fournis par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ces photographies sont un rare témoignage de la vie qui continue malgré tout, au travers des enfants et de la nature, et avec elle continue l'espoir.
Reza a développé le projet "Exile Voices" dans le Kurdistan Irakien. Il a en lançant un second atelier dans le camp de réfugiés de Kabarto, près de Dohuk en 2015, puis un autre dans le camp d'Arbat près de la ville de Slemani en 2016.
Les jeunes photographes s’entraînent encore aujourd'hui et ne cesse de s'améliorer. Leur talent indéniable et leurs progrès techniques dévoilent une réalité complexe, dont plusieurs d'entre nous ne soupçonnent pas l'existence.